Ils furent honorés dès l’Egypte ancienne.
L'animal est lié à la maison et à la fécondité, et à Bastet déesse du foyer, fille du dieu soleil. C'est une déesse à deux visages : sous sa forme de chatte ou de déesse à tête de chat, elle est la déesse bienveillante protectrice de l’humanité, également déesse musicienne de la joie et déesse de l’accouchement. On la représente ainsi parfois souriante.
Elle est également réputée pour ses terribles colères et prend alors les traits d’une déesse à tête de lionne, elle s’identifie à la redoutable déesse de la guerre, Sekhmet.
En Inde, le chat est honoré comme en Égypte, et la déesse de la fécondité, Satî, a l'apparence d'un chat, de la même manière que Bastet.
Des petites statues en céramique témoignent de cet honneur. On installait dans celles-ci des petites lampes à huile pour effrayer les souris la nuit, de la même manière que les yeux du chat s'illuminent la nuit. Cette faculté fut appréciée aussi pour éloigner les mauvais esprits.
Au cours des siècles l’animal fut autant vénéré, que craint et persécuté.
Au Moyen Orient, le prophète Mahommet avait une chatte a laquelle il était très attaché : Muezza. Elle l’aurait sauvé de la morsure d'un serpent.
Une autre histoire dit que Muezza s'endormit un jour à côté du prophète sur le lit, ce dernier, obligé de se lever mais ne voulant pas la réveiller, découpa un bout de sa djellaba sur laquelle reposait l'animal. Il a également été écrit qu’en la caressant par trois fois, Mahomet aurait donné à sa chatte la grâce de toujours retomber sur ses pattes.
Au Moyen Age, en occident, il a plusieurs statuts à vrai dire, il est « utile » et on le trouve dans les maisons, les monastères, les moulins, et les bateaux. Il y chasse les nuisibles et donc protège les denrées.
Mais s’il est noir -comme les hiboux et la chauve-souris-…, il est animal du Diable. Associé à la nuit, aux rituels sataniques et à la féminité -tant qu’à faire-…, ayant 7 sept vies, il est compagnon des sorcières.
Comme elles il n’aime pas l’eau et lorsqu’elles sont condamnées à mort, il "plonge" avec elles.
Les chats sont des créatures de Satan, qu’il faut représenter de la manière la plus diabolique ou ridicule possible.
Les moines enlumineurs étaient visiblement plus doués pour la calligraphie que pour le dessin, ils nous ont laissé des exemples de petits félins amusants…
On trouve parfois des petits dessins griffonnés de chats dans les marges, et ce à toutes les époques, lorsque l’esprit s’évade, on dessine ce que l’on a sous les yeux : le chat !
Même quand on s’appelle Léonard de Vinci.
Au 19e son image se détériore et il représente lubricité et sexualité.
Le chat noir de Manet ou plutôt celui de son Olympia, est peut -être le plus célèbre de la peinture moderne, avec sa queue dressée et les yeux jaunes. Mais si regardez bien, il est caché dans l'ombre aux pieds de la jeune femme.
Symbole de la sexualité de la courtisane, animal nocturne, instinctif, chasseur et infidèle ; à la fois doux et cruel – Parle-t-on du chat ou de sa maîtresse?… Là est toute la question…
La célèbre affiche de Steinlen de 1898, La tournée du Chat noir, nom du cabaret, officiellement car le propriétaire se serait pris d’affection pour un chat errant, image publicitaire très claire pour qui savait lire entre les lignes.
Paul Elie Ranson, peintre nabi qui meurt en 1909, peint le sabbat des sorcières, l’époque aime l’occulte, la magie, et le spiritisme.
En 1868, Renoir peint le garçon au chat, étreinte d’un adolescent et de son chat, si innocente… ou sexualité en devenir du jeune homme…
C’est en littérature et auprès des écrivains que le chat retrouvera à la fin du siècle une véritable noblesse, on prônera sa nonchalance, sa folie, sa grâce et son indépendance.
Sa première apparition littéraire romancée était dans le Roman de Renart, au Moyen Age, tous les animaux avaient prêté allégeance au Goupil sauf l’insoumis, le chat Tibert qui se montre régulièrement un rival très rusé du renard.
Ce récit se déroule dans un royaume forestier peuplé d’animaux doués de parole, ils vivent selon les codes sociaux des humains et à leur manière racontent leur époque.
Le chat littéraire du 19e est fantastique ou fantasque : Le Cheshire cat d’Alice au pays des Merveilles est-il fou ou le plus raisonnable des êtres qui peuplent le voyage d’Alice ?
Il est aussi l’ami des écrivains qui trouvent l’inspiration à ses côtés et des lecteurs qu'il accompagne dans leurs lectures.
Vitrail de Daresbury, ville de naissance de Lewis Carol.
Hugo ne pouvait se passer de "Chanoine", il dit « Dieu à inventé le chat pour que l’homme ait un tigre à caresser ».
Céline, écrivain maudit si pessimiste sur la nature humaine est plein d’affection pour son "Bébert", offert par l’acteur Robert le Vigan. Il donnera ce nom à l’enfant qui meurt de maladie dans Voyage au bout de la nuit. Les seuls êtres trouvant grâce à ses yeux sont les animaux et les enfants.
Chateaubriand avait ramené d’Italie "Micetto", le chat du pape Léon 12 qu'il adopta après son décès, chat du Vatican !
Hemingway avait une centaine de petits félins sur sa propriété de Key West, presque tous polydactyles, soit ayant des doigts supplémentaires aux pattes, ils le fascinaient et les chats avec cette petite différence sont encore surnommés aujourd’hui les Hemingway cats.
Cocteau et son siamois Karoun
Marcel Aymé écrit ses contes du chat perché… Mais pensons entre amoureux des chats à Colette, Théophile Gautier, Maupassant, Baudelaire, Dumas, Wharhol (qui avait effectivement 25 chats, tous répondant au nom de Sam), Frida Kahlo, Cocteau, Klimt, Dali ...
Mosaïque de Pompéi
Depuis l’Antiquité, les chats ont fait un merveilleux voyage aux cotés des hommes se baladant avec élégance dans leurs maisons, leurs rêves, leurs croyances, leurs cauchemars, leur inspiration et leur intimité.
Article écrit avec amour par Céline LMP My Paris tour guide et avec la collaboration exceptionnelle de Yéti et Kali, les deux fauves de la maison.